Eternel enfant pour les uns, artiste mélancolique pour les autres, Alain Souchon touche le cœur de chacun d'entre nous à travers ses textes simples et emplis de tendresse. Un style qu'il n'a pas quitté depuis ses débuts artistiques.
Alain Souchon, né Kienast le 27 mai 1944 à Casablanca, passe les 6 premiers mois de sa vie au Maroc avant de rejoindre Paris. Il y passe une enfance timide, portant peu d'intérêt pour les études, au contraire des vacances. C'est justement en rentrant d'un séjour à la montagne, que son père trouve la mort dans un accident de voiture. Alain a 15 ans, et ce drame va profondément le marquer. Les conditions de vie de la famille change radicalement, et maman Souchon se voit contrainte d'écrire des romans de gare pour subvenir aux besoins de la famille. La grand-mère d'Alain s'installe alors avec eux, et c'est grâce à elle qu'il va découvrir les chanteurs qui vont l'influencer.
En 1961, et après une tournée dans différents pensionnats de province, le jeune Alain est envoyé par sa mère en Angleterre au lycée français. Mais coup du sort, suite à des problèmes administratifs, l'inscription lui est refusée. Il décide cependant de rester à Londres et accumule les petits boulots, tout en essayant de passer son bac par correspondance, en vain. De retour en France, il s'essaie à la guitare et compose quelques chansons, dans la lignée des textes qu'il écrivait en classe, plutôt que de suivre les cours. Tout en travaillant, il passe de nombreuses auditions qui restent sans suites.
En 1969, il rencontre Françoise, qui devient son épouse et donne naissance à son premier fils, Pierre, en 1970. Si tout va bien côté famille, ce n'est pas la panacée côté musique. Alain se produit dans différents cabarets et bars, mais il gagne peu d'argent. Sa femme l'encourage à continuer, et la persévérance va enfin payer puisqu'il décroche un premier contrat en 71. Pourtant, le succès n'est pas au rendez-vous et Alain doute.
Mais en 73, il rencontre Bob Socquet, qui travaille chez RCA. Celui-ci est séduit par le répertoire du jeune chanteur et l'encourage à chanter L'amour 1830, qu'Alain avait écrit à l'origine pour Frédéric François. Lors du concours de la Rose d'Or d'Antibes, il obtient le Prix de la critique et le Prix spécial de la presse en interprétant le titre.
L'année suivante, Alain Souchon rencontre Laurent Voulzy, une rencontre qui va s'avérer décisive pour les deux hommes, qui deviendront inséparables, aussi bien dans la vie qu'en musique. La complémentarité entre les deux espoirs de la chanson française est évidente pour Bob Socquet. Les textes de Souchon associées aux mélodies de Voulzy donnent l'album J'ai 10 ans en 1974. Le succès est immédiat. En 76, 77 et 78 sortent trois nouveaux albums, Bidon, Jamais content et Toto 30 ans, rien que du malheur... Le public suit, Souchon est papa pour la seconde fois, bref, tout va pour le mieux.
Au début des années 80, après un nouvel album où Michel Jonasz fait une apparition, Alain Souchon fait une excursion dans le monde du cinéma. Il est à l'affiche du film Je vous aime de Claude Berri avec Catherine Deneuve et Gérard Depardieu, il tourne sous la direction de Jean-Paul Rappeneau dans Tout feu tout flamme aux côtés d'Yves Montand et Isabelle Adjani, qu'il retrouve dans L'été meurtrier de Jean Becker en 1983.
La même année, il sort On avance, un nouvel album où l'on retrouve quelques-uns de ses amis : Voulzy, Chedid, Jonasz. Après une tournée nationale, Alain Souchon et Laurent Voulzy se retrouvent à nouveau pour l'album C'est comme vous voulez qui sort en 85, puis Ultra moderne solitude en 88.
En 1993, on retrouve l'artiste pour ce qui sera probablement son plus gros succès commercial, C'est déjà ça. Avec Foule sentimentale, L'amour à la machine, il est récompensé aux Victoires de la musique pour la Meilleure chanson et Meilleur artiste masculin. C'est à partir de cette année qu'on verra régulièrement le chanteur participer aux concerts pour l'association Sol En Si ou pour Les Enfoirés.
Après plusieurs tournées et concerts dans toutes les salles de France, l'album Aux ras des pâquerettes marque le retour du duo Voulzy/Souchon en 99. Début 2000, l'homme est sur les routes de France pour une nouvelle tournée.
En 2005, Alain Souchon reçoit une Victoire d'honneur dans la catégorie chanson originale, pour son titre Foule sentimentale à l'occasion des 20 ans des victoires de la musique. La même année, il sort son dernier album en date, La vie Théodore, toujours avec son complice, mais avec la collaboration de son fils Pierre qui cosigne trois titres. Chez les Souchon, la relève est assurée.